Les Yovos sont revenus. Mission accomplie mais finis soleil et chaleur.
Comme vous le savez, le temps est chronophage et nous avons été avalé par nos activités dès notre retour en France mais sous ce climat morose, voici notre escapade au Togo. De quoi redonnez à chacun d'entre nous l'impulsion qui nous manque...
22 Avril 2013 :
Arrivée à Lomé. Il fait si chaud que nous pensons que les moteurs de l'avion n'ont pas été arrêtés à la sortie de l'appareil. Saisissant !
Il fait nuit, nous visiterons la capitale demain.
23 Avril 2013 
Une journée à Lomé pour préparer notre montée à Elavagnon. Une découverte aussi bien olfactive que visuelle. Des femmes porteuses d'eau, des odeurs de bois brûlé, une végétation étonnante et de gros lézards. Des images de cartes postales, là devant nous. Des couleurs chatoyantes, des lieux très animés. Un réel dépaysement.
24 Avril 2013 :
Nous partons aujourd'hui pour Elavagnon. Nous sommes impatients de rencontrer le village et de voir le forage.
Un arrêt à Atakpamé pour faire les courses pour la semaine. Nous partons en montagne, pas question de se ravitailler au supermarché. Nous découvrons le marché, ses petites étales et une population très souriante. Nous commençons à beaucoup entendre "Yovos" et comprenons vite qu'il s'agit de nous les Blancs. 
Aprés le ravitaillement, direction Elavagnon. Une succession de nids de poule, de dos d'âne. La route n'est plus qu'une piste que seul un 4x4 peut emprunter.Il a plu et la piste est plutôt défoncée.
A Atakpamé, nous avons rencontrer Samuel (l'habitant du village qui nous offre le gîte) qui nous conseille de prendre la piste la plus longue mais la plus sûre pour monter.Nous montons doucement et nous sommes secoués mais ainsi pouvons-nous découvrir le paysage, la végétation, la population qui nous salue, d'immenses arbres, des termitières. On s'émerveille à chaque instant.
Il est tard, la nuit ne va pas tarder à tomber mais nous arrivons à Elavagnon. Des enfants sont venus à notre encontre et s'empressent d'aller avertir le chef.
Il va nous fallloir être patients. Nous ne verrons pas le puits ce soir. Il n'y a pas d'électricité. Nous rencontrons le chef et partons ensuite nous restaurer. Nous devons rencontrer le Comité du Village et la population demain.
Nous mangeons lorsque résonnent les tam-tams, claironnent une trompette. Nous sommes conviés à une petite fête pour notre arrivée. On danse, on chante... L'air, le son et les couleurs africaines nous envahissent. On se sent transporter... et hop, nous allons danser, ce qui semble amuser nos hôtes. Il faut dire que nous n'avons pas vraiment le rythme dans la peau et le ridicule ne tuant pas, nous nous sommes joints à leur cercle de danse...
25 avril 2013 :
Le soleil tape sur les rideaux et les moustiquaires qui nous protège des piqûres. Il est 6 heures du matin et le village résonne des voix des habitants qui partent aux champs. Des enfants nous attendent déjà à la sortie de nos chambres. Nous allons pouvoir aller découvrir le forage. Une petite toilette de chat et nous voilà partis, accompagnés de Justin d'Odhea et d'Adama, notre guide et chauffeur. 
J'ai juste oublié de vous raconter que j'ai cru boire un café frelaté le matin même : il avait un drôle de goût mais ce que je ne savais pas, était que l'eau chaude était en fait une infusion de citronnelle. J'ai découvert que, comme les moustiques, la citronnelle ne me convenait pas vraiment. Du moins dans le café. Dire que j'aurais pu breveter une nouvelle recette!!!!!
Voilà enfin le forage que la nuit nous cachait hier. il est magnifique et majestueux, planté là au milieu des habitations. Il suffit de le regarder pour comprendre. Il représente tant : l'aboutissemnt de notre projet et une nouvelle vie pour les habitants d'Elavagnon. Le chef est arrivé et nous ouvre le forage. Nous allons voir s'il fonctionne correctement et Ben le teste sous toutes les coutures. Allons-nous oser goûter cette source de vie ? Et bien, oui. Nous n'avons été ni malades, ni victimes de diarrhée. Un gage donc de qualité.
Nous devons rencontrer les entrepreneurs à midi, nous assurer que les pièces sont solides et que le débit de l'eau est suffisant. Les femmes et les enfants affluent, bassines à la main. Ils sont radieux, tout sourire. Les voir ainsi heureux suffit à nous confirmer le bien-fondé de notre action.Leurs yeux pétillent de bonheur et les femmes ne "puisent" pas l'eau. Elles dansent au rythme du bras de levier. Nous avons le sentiment que c'est une fête. Les enfants rient,dansent...
Plus tard, nous rendons visite aux écoliers et allons découvrir le village. Des mains nous saluent, des "Yovos, Yovos" ponctuent notre marche, nous serrrons des mains reconnaissantes et toute une troupe d'enfants nous accompagnent.
Entre midi et deux heures, nous rencontrons les entrepreneurs et après notre réunion-bilan et un toast levé à notre collaboration, nous partons assurer la formation de deux techniciens au sein du village.
La journée défile très vite. Des sourires barrent les visages et le retour des champs se fait. Le forage est cerné, envahi de bassines et de seaux...
Demain, un peintre viendra immortaliser cette collaboration.Nous devons préparer le texte.
26 Avril 2013 :
Le travail nous attend. Aujourd'hui, visite du dispensaire, de fermes, rencontres avec les maîtres, découverte de l'atelier de couture...
Nous attendons que le peintre, arrivé hier soir très tard finisse l'encart sur le forage. Le résultat est très satisfaisant : un mélange de couleurs, symbole du croisement de nos volontés pour aider le village. Il suffit d'admirer le résultat.
Les autres jours : notre mission de réception du forage est achevé. Nous pouvons commencer à rencontrer les habitants qui ont bénéficié des micro-crédits et voir comment ce sont développer leur projet. Nous pouvons constater l'état du captage que l'AMTT avait auparavant financé.
Nous allons également assisté à un match des juniors et seniors. Nous leur avons apporté un ballon.
Ici, au village, les besoins sont énormes. ils vivent en altitude, à 27 km du premier village important sans moyens de transport tels que nous les connaissons. Il y a bien les motos-taxis (Ben n'a pu s'empêcher de les essayer) mais les moyens financiers sont moindres et nourrir une famille est la première préoccupation des hommes et des femmes. Alors, un simple ballon est capable d'égayer leur quotidien ...
Les journées s'égrennent sans que nous nous en rendions compte. Soirée à la pile, soirée ponctuée de réunions de travail, soirée à la lumière du groupe électrogène, soirée à manger des beignets que je leur ai préparé, soirée à se raconter nos histoires drôles ou inimaginables... rigolades, discussions animées, douches au seau d'eau froide, ballades au sein du village, chants des enfants à l'école...
Nous allons de découverte en découverte, de rencontres en rencontres, d'échanges en échanges... Ici, pas de montre au poignet. les heures passent au ryhtme du soleil, des travaux aux champs, des lessives à la rivière...
Malheureusement, il va nous falloir repartir. Fin de la mission mais nous avons déjà repéré les prochaines actions à mener.
Karine Ouassa.